09 avril 2014

Alors : comment



J’ai découvert trois livres dans mes cartons de déménagement. Ils ont en commun plusieurs choses. Commençons par leur sujet : ils parlent de l’art, plus particulièrement de l’art français. Ceci fait qu’ils ont leur place dans ma bibliothèque, puisque je m’intéresse à l’art. La question pourrait être de savoir ce qu’ils faisaient dans celle de mon grand-père. Car ils ont bien dû s’y trouver un certain temps, entre l’année de leur édition (1942 pour deux d’entre eux, 1944 pour le troisième) et ce jour de l’été 2006 où il me les a donnés, avec cinq autres livres, après les avoir exhumés dans son grenier.

J’ai aussi les cinq autres : ça fait huit livres, publiés grosso-modo entre 1925 et 1950. Tous portent sur l’art.

Je reviens aux trois du milieu : leur consultation implique davantage que de passer du bon temps entre la poire et le fromage. Ce sont des livres illustrés, mais ce ne sont pas à proprement parler des « beaux livres ». Ce sont des formats type « poche ». Chacun comporte quelques dizaines de planches en héliogravures (donc, en noir et blanc), qui ont une valeur très documentaire, et restent liées à un texte prédominant et relativement touffu en termes de contenu.  Ils appartiennent à la même collection : « Arts, styles et techniques », éditée chez Larousse sous la direction de Norbert Dufourcq (archiviste - paléographe, docteur ès Lettres).

En fait, ils avaient leur place autour de mon grand-père, tout cela s’explique. D’ailleurs, on l’explique : on dit que mon grand-père avais un goût pour le dessin quand il était jeune, et que ça a passé ensuite. Ensuite, il a fait des tas de choses. Avec les cinq autres livres, ces trois représentants de la collection « Arts, styles et techniques » sont les pointes visibles et rares d’une histoire que je connais mal.

J’ai commencé par un peu de conservation préventive, parce que je ne supporte pas de regarder les objets s’autodétruire chez moi en me tournant les pouces.

Les trois du milieu


Je pourrais aussi raccommoder tout ça à ma façon, à un autre niveau. Non qu’il s’agisse de ressortir les archives personnelles. Il n’y a pas d’intrigue. Il n'y a que l'Histoire. Je pars de ces huit livres-là, parce qu’ils sont là. C’est tout.

Ça me donne une petite bibliothèque de base, qui ouvre sur une grande bibliothèque possible. Celle-ci n’existe pas : tant mieux. Encore une fois, mon grand-père a fait des tas de choses. Tout au plus puis-je me permettre de supposer qu'il a songé à d’autres livres, ne serait-ce que quelques secondes de temps en temps. Il savait bien qu’il y avait d’autres livres, tout de même. Et moi, il se trouve j’ai envie de fabuler dans l’espace de la connaissance, de dessiner, point par point, une biblio-constellation autour de ces huit livres « rares » (au sens où ils sont huit). Et que tout cela soit nimbé de clarté.

D’abord : je pourrais m'intéresser à la collection « Arts, styles et techniques » chez Larousse >> cataloguée comme il se doit à la BNF.